Lilifou, fondatrice

Description: Facilement reconnaissable, Lilifou est une grande Iop aux longs cheveux blancs et aux habits toujours aux couleurs de la citée bontarienne. De nature calme et réfléchie, elle possède un regard et une voix rassurants, voire apaisants. Bien plus intelligente que la moyenne Iop, elle est aussi une femme sympathique et rassembleuse. Ne vous fiez pas à vos premières impressions, elle reste une Iopette et se déchaîne telle une guerrière enragée sur le champ de bataille, fonçant tête première, souvent sans réfléchir.

Née à Astrub, Lili eut pour mère une fille de joie et ne connut jamais son père. De par son emploi particulier, sa mère ne s’occupait que très peu de sa fille et elle dut rapidement apprendre à se débrouiller seule. Elle passa sa jeunesse à errer dans les rues et ruelles de la cité. Les problèmes d’une jeune fille laissée sont multiples dans une cité de mercenaires. Mendier, voler, jeûner, tout cela faisait partie de son quotidien. Elle se retrouvait fréquemment dans une bagarre, avec une bande de voyous et la milice la pourchassait parce qu’elle avait volé une tranche de bouftou pour se nourrir. Toutes ces mésaventures développèrent ses habiletés et elle apprit bien jeune à se battre. Elle arrivait à vaincre bien plus grand qu’elle, même des adultes qui se vantaient d’être des mercenaires aguerris, quoiqu’en réalité ils n’aient jamais pourfendu rien de plus dangereux qu’un cochon de lait. Bien sûr, elle n’arrivait pas encore à la cheville des vrais combattants entraînés, mais elle démontrait énormément de potentiel. Elle ne se battait sans raison, mais sa situation particulière l’y obligeait souvent. Sa manière folle et hargneuse de se battre lui valut le surnom de « Lili la folle »  qui se transforma au fil du temps en « Lilifou », un nom qu’elle décida d’adopter à défaut d’avoir un nom de famille.

Un jour, alors qu’elle était adolescente elle rencontra un soldat bontarien du nom d’Ascelin qui était de passage dans la cité alors qu’il se rendait à Pandala. Ce dernier tomba sur Lili alors qu’elle défendait un jeune Eniripsa en train de se faire détrousser par deux Sram plus âgé. Les malfrats ne firent pas le poids et prirent la fuite pendant qu’ils en étaient encore capables. Impressionné par la force de la jeune Iop, mais aussi par son acte d’héroïsme et son altruisme. Il l’invita donc à partager un repas pour la féliciter. Après avoir été mis au courant de sa situation, le soldat lui proposa de rejoindre les rangs de Bonta, qu’elle possédait le bon profil. De plus, elle devait bien y être destinée vu la couleur de ses cheveux. Lili qui voyait là une excellente occasion de prendre son avenir en main décida de suivre son conseil et gagna la cité blanche dans les mois qui suivirent, après avoir mûrement réfléchi et préparé son voyage.

À Bonta, la vie de la Iop se transforma totalement. Elle tenta de trouver l’homme qui l’avait envoyée ici, mais personne ne semblait le connaître, même parmi la milice. Quelle chose curieuse… Elle se fit tout de même facilement recruter à l’école militaire grâce à ses capacités évidentes. Lors de sa formation, elle était parmi les meilleures recrues; elle maîtrisait le combat corps à corps et était très habile avec n’importe quelle arme, mais surtout les épées. Même si elle adorait se battre et qu’elle se démarquait par son agilité et sa force physique, c’est à la bibliothèque qu’on la retrouvait le plus souvent, contrairement à ce que l’on peut s’attendre d’une disciple Iop. Depuis qu’elle avait appris à lire à Bonta, elle démontrait une curiosité sans limites. Elle dévorait les livres de la bibliothèque et de la Tour des ordres les uns après les autres. De cette manière elle apprit à se calmer et à se contrôler. Hors du champ de bataille, elle développa une sérénité remarquable, elle était méconnaissable. Lors de ses périodes de lecture, elle ressemblait à une vraie érudite, et nul n'aurait pu deviner la folie destructrice qui se cachait à l'intérieur. Elle adorait apprendre l’histoire du Monde des 12, sa genèse, ses légendes, ses guerres et bien plus encore. Elle adorait apprendre point. Elle rêvait de lire tous les livres présents dans la cité, non mieux encore, tous les livres de ce monde!

C’est cet intérêt, cette soif de connaissance qui la poussa, après de nombreuses années de loyaux services pour Bonta, à devenir une aventurière, tout en restant fidèle à sa chère Bonta, continuant d’en arborer fièrement les couleurs. Si les livres étaient des outils merveilleux, elle devait en apprendre plus. Elle devait apprendre quelque chose que personne avant elle n’avait appris, elle devait découvrir. Elle pourrait ainsi écrire son propre livre et apprendre aux autres. Elle parcourra donc le Monde des 12 pendant de nombreuses années, aux côtés de divers aventuriers et amis, pourfendant un nombre incalculable de monstres et réalisant diverses quêtes comme tout aventurier. Elle en profita aussi pour se renseigner sur Ascelin, mais ce dernier semblait quoi faire pour ne pas être retrouvé. Elle n’oubliait pas son objectif, mais il lui fallait bien une source de revenus, et son instinct de Iop lui empêchait de rester bien longtemps loin des combats. Après tout, il n’était pas rare qu’une horde de monstres ou un repaire de brigands se trouvait entre elle et ce qu’elle cherchait.

Au fil de ses aventures, un sujet l’intéressa plus particulièrement, le destin. Elle avait lu un bon nombre de livres à ce sujet, rencontré bien des gens avec des théories toujours plus farfelues les unes que les autres. Il en était question partout, Bonta, Brâkmar, Astrub, on trouvait des livres, des parchemins ou des témoignages sur le destin aux quatre coins du continent. Cependant, les avis divergeaient tellement. Dieux, démons, autres puissances, liberté… Quelle était la véritable réponse? Lili avait toujours cru que sa destinée était de grandir à Astrub et d’y occuper un emploi médiocre et d’y mener une vie rangée. Lorsqu’elle avait quitté pour Bonta, elle était convaincue qu’elle prenait en main son propre destin, qu’elle était libre de son choix. Mais après toutes ses recherches, il semblerait bien que le chemin de chacune des âmes peuplant ce monde était tracé à l’avance. Cette possibilité ne lui plaisait guère, et elle devait en avoir le cœur net. Si c’était bien le cas, elle devait trouver une solution, elle refusait d’être l’esclave de quelqu’un d’autre. Elle devait aussi aider le plus possible de gens possibles. Mais tout ça, elle ne pourrait pas y arriver seule…